Acheter un vélo de route d’occasion.

Acheter un vélo de route d’occasion, peu importe le budget, sans se tromper en prenant en compte la crise des stocks sur le marché du cycle, le contexte sanitaire et l’avènement du disque !

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Ouf... Le titre peut paraître ambitieux mais les lignes qui vont suivre vont essayer de répondre à un maximum de questions qu’il faut se poser lorsque l’on souhaite acheter un vélo de route d’occasion.

Tout d’abord, où trouver un vélo d’occasion ? Chez un vélociste (magasin de vélo ou « bouclard » pour les initiés). Les magasins de vélo rachètent régulièrement les machines de leurs clients fidèles et peuvent donc proposer de très bonnes occasions, avec l’avantage d’avoir un vélo totalement révisé. Une garantie de quelques mois (3 généralement) peut même être proposée. Vous pouvez également vous tourner vers un particulier via leboncoin.fr ou les petites annonces sur Facebook mais le site de référence reste trocvelo.fr. Attention ! On devient très vite addict à la fonction recherche et à l’épluchage des petites annonces.

 

Va chercher bonheur... Et rendement !

Ensuite, se limiter au budget et à la couleur ne suffit pas. Et tout de suite je me permets de vous donner un premier conseil : soyez pragmatique et pensez au rendement de votre futur vélo !

Qu’est-ce que le rendement justement ? On peut dire qu'il s'agit de la capacité du vélo à rouler plus vite qu’un autre tout en préservant les forces de celui qui pédale. Alors vous me direz : « si on ne pédale pas on n’avance pas ». Certes mais pédaler à forces égales sur un vélo rigide et léger vous fera aller plus vite que sur un modèle lourd et mou, et ce n’est pas si subtil qu’on le pense.

 

Afin d’affiner votre recherche, essayez d’identifier le type de vélo qu’il vous faut : aéro, contre-la-montre, polyvalent / montagne, endurance / confort. Pensez à cette notion de rendement, un vélo aéro est très beau, mais difficilement exploitable en montagne. A ce niveau le budget sera aussi déterminant. A moins de 2500 euros, tournez-vous vers un vélo polyvalent. A prix équivalent, un modèle de la sorte sera mieux équipé et plus efficace qu’un autre. Le rendement peut aussi passer par un vélo confortable doté d’une position « relevée » simplement parce que vous roulez sur de longues distances ou de mauvaises routes. Soyez donc honnête avec vous-même.

 

Le cadre : la bonne taille et la bonne gamme au juste prix (de Risoli)

Gardez systématiquement cette notion de rendement en tête. Cela passe d’abord par la nécessité absolue de trouver un vélo à sa taille. Si la taille n’est pas bonne, un vélo à 8000 euros peut se transformer en boulet ! On se focalise donc sur la géométrie du cadre. Le plus souvent, un même vélo est proposé en 6 tailles différentes. Mais forcément pour une occasion, il est rare de trouver le modèle que l’on veut à notre taille. Si le vélo sur lequel vous roulez vous convient, mesurez les côtes et prenez le nouveau d’une taille équivalente.

Ce qu’il faut mesurer :

  • La hauteur de selle : axe de pédalier - creux de selle

  • La distance creux de selle - axe du cintre

  • Votre taille et votre « entrejambe » (regardez sur internet comment on fait, rigolade assurée !)

Il faut croiser ces données avec la géométrie du cadre. Les mesures principales à prendre en compte sont les suivantes :

  • La longueur de la douille de direction

  • La longueur du tube supérieur (toptube)

  • Le stack

  • Le reach

Cadre vélo - top tube reach douille

Je vous invite à vous rendre sur les sites internet des constructeurs pour obtenir ces informations. Vous trouverez de plus les tableaux des tailles qui vous indiqueront vers laquelle vous tourner. Soyez vigilant, un S chez une marque n’est pas identique à un S chez une autre. Et pour une même marque, un S sur un modèle n’aura pas les mêmes côtes qu’un S d’un autre modèle !



Alors prenez le temps, mesurez, analysez, si vous le pouvez testez le futur vélo avant achat. Vous pouvez même vous tourner vers un spécialiste et réaliser une étude posturale. Plus aucun risque de se tromper. Cette opération peut se montrer onéreuse (150 euros en moyenne), mais c’est parfois un investissement à long terme. Pour finir sur le sujet de la taille, si vous vous situez entre 2, choisissez la plus petite. Les composants de position (tige de selle, cintre et potence) permettront de compenser les quelques centimètres manquants.



Restons encore sur le cadre. Pour les budgets bas (moins de 1200 euros), tournez vous vers un cadre aluminium. L’équipement autour sera normalement bien supérieur, surtout les roues. Parfois une bonne affaire peut vous permettre de trouver du carbone, dans ce cas vérifiez l’état.

À 1200 euros, voilà le vélo gagnant : Cannondale Caad 12, groupe Shimano 105 (voir Ultegra), roues Fulcrum / Mavic. Excluez les vélos à disques, sinon le rendement en prend un sacré coup !

Si vous restez sur un vélo à patins, entre 2000 et 3000 euros, vous pouvez faire de bonnes affaires actuellement en vous tournant vers un Cannondale Supersix Evo HM (modèle avant 2019), un Specialized Tarmac SL6, un Trek Émonda SLR, un BMC TeamMachine SLR... En effet, nous sommes à la croisé des chemins concernant le mode de freinage. Aujourd’hui, les constructeurs nous imposent de plus en plus des modèles à disque. De ce fait, le prix de revente des vélos à patins haut de gamme en a pris un coup.

 

Pour finir sur le cadre, rentrons un peu plus dans l’ingénierie et ce que l’on appelle le «lay-up ». Il s’agit de la façon dont les fibres de carbone sont travaillées. Un point loin d’être futile qui joue beaucoup sur le rendement d’un vélo.

Pour expliquer ce point, rien ne vaut l’exemple. Specialized joue sur 3 fibres de carbone différentes : la Fact9, la Fact10 et la Fact12 (de la plus bas de gamme vers la plus haut de gamme, donc de la moins cher à la plus cher !). Leur modèle phare, le Tarmac, va être décliné entre ces 3 fibres. Sur le marché de l’occasion, vous allez être confronté à 2 modèles quasi identiques à l’œil. L’un sera équipé d’un groupe électrique, l’autre d’un groupe mécanique moins cher et de roues moins bonnes également et pourtant le prix sera identique ou presque ! L’état du vélo explique peut être ce prix, la volonté du vendeur aussi, mais surtout le cadre et sa qualité de conception (donc son rendement, son comportement et son poids) en sera la justification. Je vous conseille donc de privilégier une fibre la plus haut de gamme possible plutôt qu’un groupe électrique. Cela nécessite encore de se tourner vers les sites des constructeurs et leurs termes pompeux (« Fact12 » chez Specialized, HMX chez Scott, HiMod chez Cannondale...).

 

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La roue a été inventé avant le vélo !

Vous suivez toujours ? Alors passons aux roues. Et oui, on a tendance à l’oublier mais les roues (et globalement tout ce qui tourne autour comme les pneus, les roulements et le pédalier) sont l’élément principal d’un vélo ! Le rendement, toujours ce satané rendement, en découlera plus que tout autre composant. Si vous cherchez un modèle à disque, c’est encore plus vrai. Un budget limité doit vous obliger à vous focaliser sur la qualité des roues plus que sur un cintre en carbone ou encore le groupe électrique. Entre 2500 et 3500 euros, il est possible de trouver un vélo à disque, groupe mécanique (ultegra le plus souvent) et des roues carbones type DT Swiss, Roval C38, Giant SLR1, Mavic Cosmic ou encore Fulcrum Racing 0. Ici clairement c’est du tout bon. Une recherche rapide sur internet vous permettra de trouver les caractéristiques des roues proposées (poids, qualité du moyeux et roulements, type de rayonnage). Si les roues sont à patins, privilégiez des roues aluminium. On retrouve les mêmes marques (DT Swiss, Mavic, Campagnolo, Fulcrum), gages de qualité et de fiabilité. Pensez tout de même à vérifier l’usure de la piste de freinage.

 

Après les 2B3, les 105 et Ultegra, les nouveaux groupes à la mode

Allez on s’accroche, on est presque au bout ! D’autant que l’élément suivant, le groupe, est beaucoup moins important pour valider notre question du rendement. On parle ici des dérailleurs, des leviers, du pédalier et des freins. Plus que du niveau de gamme, on va surtout se soucier des braquets proposés (dentures plateaux et cassettes) et de la longueur des manivelles du pédalier. Cela peut en effet ajouter des dépenses si il faut en changer. Sachez qu’aujourd’hui il n’y a quasiment plus de mauvaises surprises à ce niveau, du Shimano 105 ou Ultegra permettent de tout faire, même les compétitions les plus extrêmes ! Si le budget vous le permet pour un vélo à disque, le groupe Ultegra Di2 est un must : fiable, durable, ergonomique et léger. Si le budget ne le permet pas, je me répète, actez votre choix sur des roues de qualité.

« Nous avons les moyens de vous faire parler ! »

Enfin, quelques conseils à la volée :

  • Posez les bonnes questions : Kilométrage du vélo ? Où en est l’entretien et le remplacement des pièces d’usure ? Quelle utilisation a été faite avec le vélo ?

  • Basez vous sur le prix neuf du vélo et appliquez le calcul suivant : -30% du prix la première année, -10% les années suivantes (exemple : pour un vélo à 5000 euros neuf, il vaut 3500 euros après un an, puis 3150 euros, puis 2835 euros ...). A pondérer bien sur selon l’état, la conservation ou non de l’équipement d’origine et le marché actuel. Les ruptures de stocks chez tous les constructeurs font que le marché de l’occasion est en effervescence. Les prix sont donc parfois assez élevés alors reportez au prix d’achat neuf.

  • Attention aux vélos récents et à la mode du « tout intégré »: il est plus difficile de changer un cintre et une potence que sur un vélo plus classique. Cela va nécessiter de passer par la case bouclard le plus souvent, donc des frais en plus.

Voilà, on pourrait encore en rajouter mais vous avez les bases les plus importantes. Bien sûr, n’hésitez pas à vous tournez vers des professionnels. Prenez des avis autour de vous également avant de conclure l’achat. Le test vous permettra de valider vos choix également. Aux membres de « Triadcoaching », je suis à votre disposition si vous avez des questions !

David Barraud

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